Institut de socio-économie des entreprises et des organisations

04 78 33 09 66


:: CONTACTS

:: REVENIR AU SITE ISEOR

   

UNE THÉORIE GÉNÉRALE DE L'EMPLOI, DE LA RENTE ET DE LA THÉSAURISATION

German Bernacer, économiste espagnol (1883-1965)

Thèse - Doctorat ès-Sciences Economiques - Henri Savall - septembre 1973

 
TRADUCTION DE L'ARTICLE - Revista Nacional de economia Barcelone 1922
CONCEPT DE DISPONIBILITÉS
PHYSIOLOGIE DES DISPONIBILITÉS
DISPONIBILITÉS ET PRODUCTION
CRÉATION DES DISPONIBILITÉS
SOLUTIONS DU PROBLÈME SOCIAL
1925.’INTÉRÊT DU CAPITAL – PROBLÈME DE SES ORIGINES
1945 LA THÉORIE FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE
1955 UNE ÉCONOMIE LIBRE SANS CRISES ET SANS CHOMAGE

Télécharger la thèse de Henri Savall (pdf)

 
    LA DOCTRINA FUNCIONAL DEL DINERO – 1945 (LA THÉORIE FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE)

 
  • PRÉSENTATION

            Cet ouvrage est une synthèse des recherches effectuées par l'auteur sur la monnaie depuis "la théorie des disponibilités", article publié en 1922 jusqu'à celui de 1944 sur "l'équation monétaire du capitalisme". Il marque l'apogée de l'œuvre théorique de BERNACER par la rigueur de l'observation et de la méthode, par la stricte délimitation du champ de l'étude, par la maîtrise des concepts et par la richesse de l'analyse comparative entre la théorie de l'auteur et les théories de certains de ses contemporains.

            C'est l'ouvrage d'économie pure par excellence de toute l'œuvre de BERNACER ; il est très élaboré par l'approfondissement de la recherche, par la précision du langage, par l'intégration de la méthode mathématique dans un schéma de théorie dynamique.

 
  • PLAN DE L'OUVRAGE

1° partie - Exposé

                        Chapitre 1     -           le problème
                        Chapitre 2     -           la théorie des disponibilités
                        Chapitre 3     -           Monnaie et valeur
                        Chapitre 4     -           les composantes du marché
                        Chapitre 5     -           Investissement et désinvestissement
                        Chapitre 6     -           la monnaie-marchandise
                        Chapitre 7     -           la monnaie-signe
                        Chapitre 8     -           les échanges extérieurs
                        Chapitre 9     -           la dynamique du niveau des prix
                        Chapitre 10   -           la méthode continue
                        Appendice numérique :     exemple d'une série chronologique, hypothétique de prix.

2° partie - Discussion

                        Chapitre 1     -           L’évolution d’une idée
                        Chapitre 2     -           Les théories anglosaxones voisines
                        Chapitre 3     -           L’économie sans monnaie et la monnaie neutre
                        Chapitre 4     -           Le quantitativisme
                        Chapitre 5     -           Le postulat de l'équivalence entre production et revenu
                        Chapitre 6     -           Le postulat de l'égalité de l'épargne et de l'investissement
                        Chapitre 7     -           Liquidité et disponibilité
                        Chapitre 8     -           Le facteur temps
                        Chapitre 9     -           La limitation de la production
                        Chapitre 10   -            La qualité de la monnaie
                        Chapitre 11   -           Les revenus aléatoires
                        Chapitre 12   -           Le calcul des profits
                        Chapitre 13   -           La division du temps
                        Chapitre 14   -           Statique et dynamique

 
  • CONTENU

            La première partie est consacrée à l'exposé de ce que l'auteur dénomme la théorie fonctionnelle de la monnaie. Le problème fondamental de la monnaie est celui de sa valeur et plus particulièrement de la mesure de sa valeur. L'étude de cette question est liée à celle des fonctions de la monnaie. En effet, jusque là, la seule théorie élaborée de la monnaie est la théorie quantitative, or cette théorie selon BERNACER a trois défauts : elle est statique, elle n'intègre pas toutes les fonctions de la monnaie, et elle exprime une tautologie puisque les deux termes de l'équation fondamentale sont deux expressions différentes d'une même chose : la demande sur le marché.

            BERNACER retient donc, dans sa théorie, le marché comme structure fondamentale de la valeur de la monnaie, la demande globale, le crédit et la thésaurisation comme manifestation des fonctions monétaires et il exprime la valeur de la monnaie en fonction de l'offre et de la demande. Il intègre les facteurs complémentaires tels que la création de monnaie et les échanges extérieurs et vise à exprimer un indice de variation de la valeur de la monnaie qui ne soit pas une tautologie et donc n'ayant pas les prix pour variable (puisque ce ne serait pas une variable indépendante de la valeur de la monnaie).

            BERNACER élabore ainsi ce que nous appellerions aujourd'hui un modèle dynamique.

            La deuxième partie est consacrée à la discussion analytique et comparative de sa théorie. BERNACER prend pour élément de comparaison les théories de KEYNES, de HAWTREY, de ROBERTSON, de WICKSELL, de FISHER, de PIGOU, de FOSTER et de CATCHINGS, et, sur les différents points de sa propre théorie, il établit des comparaisons qui permettent d'éclairer ses propres concepts et de les situer vis-à-vis des auteurs anglais notamment, puisque ce sont surtout les trois premiers auteurs cités qui servent de point de comparaison. Nous pourrions ainsi, en quelques mots (1) résumer le résultat de ces confrontations : BERNACER a en commun avec ROBERTSON l'analyse dynamique, avec HAWTREY l'intégration des stocks dans le schéma d'équilibre, et avec KEYNES, le rôle du taux d'intérêt. Les deux différences essentielles avec ces auteurs consistent dans le rejet total de la théorie quantitative qui est selon lui, soit erronée, soit stérile selon l'optique, et dans le rôle prédominant qu'il accorde à la thésaurisation.

 
  • JUGEMENT SOMMAIRE

            Cet ouvrage classe BERNACER, selon nous, au-dessus de ses contemporains, par la pertinence du modèle, par la rigueur de l'analyse, par le rejet de tout héritage classique, lequel nous paraît cristallisé dans la théorie quantitative énoncée par FISHER. Par sa méthode que J. RUEFF n'hésite pas à qualifier (2) d'économétrique, BERNACER introduit dans un domaine traditionnellement obnubilé par la théorie quantitative de la monnaie, une méthode véritablement scientifique. Pour notre part, nous apprécions particulièrement l'aspect fonctionnel de l’analyse.


(1) Cf. Notre étude plus approfondie dans le chapitre 21 : "La théorie de la monnaie".


(2) Cf. Témoignages -02.