Institut de socio-économie des entreprises et des organisations

04 78 33 09 66


:: CONTACTS

:: REVENIR AU SITE ISEOR

   

UNE THÉORIE GÉNÉRALE DE L'EMPLOI, DE LA RENTE ET DE LA THÉSAURISATION

German Bernacer, économiste espagnol (1883-1965)

Thèse - Doctorat ès-Sciences Economiques - Henri Savall - septembre 1973

 
TRADUCTION DE L'ARTICLE - Revista Nacional de economia Barcelone 1922
CONCEPT DE DISPONIBILITÉS
PHYSIOLOGIE DES DISPONIBILITÉS
DISPONIBILITÉS ET PRODUCTION
CRÉATION DES DISPONIBILITÉS
SOLUTIONS DU PROBLÈME SOCIAL
1925.’INTÉRÊT DU CAPITAL – PROBLÈME DE SES ORIGINES
1945 LA THÉORIE FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE
1955 UNE ÉCONOMIE LIBRE SANS CRISES ET SANS CHOMAGE

Télécharger la thèse de Henri Savall (pdf)

 
    UNA ECONOMIA LIBRE SIN CRISIS Y SIN PARO - (1955) (UNE ÉCONOMIE LIBRE SANS CRISES ET SANS CHOMAGE)

 
  • PRÉSENTATION

            On est tenté d'établir un parallèle entre le premier et le dernier ouvrage de théorie économique de BERNACER, entre d'une part, Société et Bonheur (1916) et d'autre part, "Une économie libre… " (1955) (1)

            L'un et l'autre ouvrages ont en commun une vocation généraliste et synthétique qui débouche sur la praxis économique : le premier y aboutit dans le livre IV intitulé "la réforme", le second dans la section IV intitulée "Solutions". Si la finalité et la démarche sont communes, avec une analyse critique du système économique réel, que nous sommes convenus d'appeler capitalisme, aboutissant à un programme de réformes, les deux ouvrages contiennent cependant des éléments de différence.

            Il est naturel et logique qu'au terme de 50 années de recherches personnelles, alors que près de 40 ans séparent les deux ouvrages, que deux guerres mondiales, une guerre civile, une dépression de près de dix ans et une phase de prospérité soutenue dans la plupart des pays depuis la deuxième guerre mondiale, qu'après que cinquante ans de progrès universels dans la connaissance du monde économique soient venus s'intercaler entre ces deux ouvrages, le deuxième paraisse très différent du premier.

            Le jeune chercheur autodidacte des années 1910 s'est affirmé comme un économiste de grande classe : son langage est plus précis, les concepts plus rigoureux, le domaine de l'étude mieux défini. Les longues pages à dominante historique, sociologique et politique qui "encombraient" (2) d'un certain point de vue son premier livre, sont presque totalement sacrifiées, pour ne former qu'une partie du dernier chapitre de "Une économie libre…" intitulé : histoire des idées et des institutions. Il n'y a donc plus mélange des genres dans ce dernier livre : c'est un ouvrage d'analyse économique. Ce volume contient une richesse impressionnante d'idées, cependant, elles sont traitées, cette fois, par une méthode, une optique, un langage d'économiste.

            Les idées de "Société et Bonheur" se retrouvent en très grande majorité dans les critiques et dans les propositions de solutions de "Une économie libre…". Certaines véhémences du premier livre - ouvrage de jeunesse d'un cœur généreux - sont tempérées dans l'expression employée en 1955 ; l'âge, les évènements violents des années trente, l'actualité du régime politique espagnol expliquent certainement ce ton mesuré. Il n'en demeure pas moins que l'essentiel est dit avec une force contenue dans la démonstration et dans l'analyse sinon dans le ton : propriété collective du sol, propriété privée collective (3) des moyens de production, unités de production autogérées, décentralisation, suppression de l'impôt et de la spéculation (Bourse des valeurs en tête) sont des réformes draconiennes de la part d'un libéral authentique ! On se demande comment ce livre a pu être publié en ESPAGNE, à cette époque-là (4).


(1) Nous considérons, comme l'auteur le faisait lui-même, que son tout dernier livre sur l'ESPAGNE et les Communautés Européennes ne fait pas partie de son œuvre théorique.


(2) Elles représentaient au total plus de la moitié en volume de "Société et Bonheur".

(3) "privée" au sens juridique par opposition à "puissance publique", et "collective", car le droit de propriété de l'individu travaillant dans l’entreprise à une base communautaire qui fait que l'exercice du droit de la propriété privé ne peut pas être véritablement individualisé. Cette terminologie est de nous.

(4) Les tentatives de libéralisation de la presse et de l'édition en ESPAGNE n'ont commencé qu'à partir des années 1960 et ont connu, depuis, des vicissitudes notoires.